Nouveauté Netflix de décembre 2021, The Lost Daughter s’éloigne des films à grand public et s’apparente davantage à un film d’auteur dramatique. Porté magistralement par Olivia Colman, il peut plaire ou au contraire ennuyer selon les personnalités. Mais ne vous en dévoilons pas plus pour le moment, retrouvez plus d’éléments d’explication et d’analyse ci-dessous.
“The Lost Daughter” : Quelle est l’histoire ?
Le film met en scène Leda, professeure de littérature comparée de 48 ans, qui passe des vacances seule en Grèce.
Sur place, elle fait la connaissance de Nina et de sa fille Elena dont la relation lui rappelle celle qu’elle avait elle-même avec sa fille Bianca, ainsi que son autre fille Martha. Un accident mineur va se produire. Elena va disparaître de la plage pendant un moment d’inattention de sa mère, avant d’être assez vite retrouvée par Leda. Néanmoins, la petite fille va perdre sa poupée pendant cet épisode la plongeant dans un désespoir inouï, avant que l’on comprenne rapidement qu’il ne s’agit pas d’une perte, mais d’un vol commis par Leda.
Cet accident et le vol de la poupée vont engendrer des flash-backs à Leda sur sa vie passée lorsqu’elle éduquait ses filles et était mariée. Ces retours en arrière vont petit à petit éclairer sous un jour nouveau la personnalité de Leda, et nous faire comprendre qui est cette femme qui semble toujours très crispée et triste à l’évocation de ses filles, comportement anormal nous faisant imaginer le pire.
Un film au sujet tabou
Dès le début du film, deux grands thèmes se dégagent : la solitude et la maternité.
La solitude est donnée à voir à travers le contraste entre le calme solitaire de Leda et l’animation familiale, amoureuse ou amicale sur la plage où elle va bronzer.
Quant à la maternité, l’attendrissement de Leda à l’égard d’Elena et de sa mère est très rapidement montré. Néanmoins, on observe aussi des ruptures soudaines lorsque Leda est davantage agitée et perturbée.
L’on devine dès les premiers flash-backs de Leda qu’une balade mélancolique va s’ensuivre et complexifier le personnage. Tout le film repose sur des comportements paradoxaux de Leda, nous faisant envisager mille hypothèses expliquant sa solitude actuelle et les sentiments contradictoires qui semblent la traverser.
Les flash-backs finissent par dessiner le portrait d’une femme qui n’a pas parfaitement vécu bien sa maternité, ni son mariage. Celui d’une femme qui a fini égoïstement par abandonner sa famille pour les bras chauds d’un amant, avant de revenir des années plus tard prise de remords. En d’autres termes, le film aborde finement le rapport personnel que chaque femme peut avoir par rapport à la maternité, loin de l’image merveilleuse et stéréotypée qui est couramment véhiculée.
The Lost Daughter : Le casting
Olivia Colman (The Father) : Leda (du présent)
Jessie Buckley (Je veux juste en finir) : Leda (du passé)
Dakota Johnson (Cinquante Nuances de Grey) : Nina
The Lost Daughter : On regarde ou on zappe ?
The Lost Daughter se rapproche beaucoup du drame d’auteur à l’image de La Main de Dieu, à l’inverse d’autres films sur Netflix comme récemment Don’t Look Up. Il est plaisant de voir que la plateforme de streaming s’attache à mettre en lumière tous les genres. Néanmoins, s’il est important que tous les registres soient représentés, il faut préciser que The Lost Daughter ne plaira pas à tous. Il ne s’adresse pas à un large public et s’il est très intéressant, il a quelques spécificités scénaristiques qu’il faut avoir à l’esprit avant de commencer à la regarder pour ne pas être déçu.
On ne regarde pas pour le scénario
Davantage film à thème, c’est surtout la difficulté de la maternité qui est mise sous le feu des projecteurs et nourrit le film. Cela participe à complexifier le personnage, que l’on suspecte au début d’avoir commis le pire, mais qui finit par s’avérer être simplement une mère mélancolique. Le film nous mène en bateau en jouant sur nos attentes par rapport à la figure de Leda. Lent, contemplatif et très psychologique, il ne s’adresse par un large public. Si le genre plaira à certains, il ne se passe pas grand-chose et il faut bien en être conscient. À cet égard, il se rapproche beaucoup de Marriage Story qui lui abordait surtout comme thème principal le divorce.
On regarde pour la performance d’Olivia Colman
Ce qui ressort surtout du film, c’est la performance d’Olivia Colman. Elle joue à merveille la femme remplie de faille et complexe. Tour à tour égoïste, inquiétante, fragile, seule, on ne sait sur quel pied danser avec elle jusqu’à ce que la fin du film tranche pour nous. Néanmoins, il faudra le regarder pour savoir.