Netflix a démarré l’année 2021 en force ! Ses créations comme Le Serpent ou encore Bridgerton ont cartonné, maintenant la plateforme dans sa position de leader sur le marché. Le public était cependant en mal d’une série fantasy qui viendrait rivaliser avec The Witcher. C’est désormais chose faite avec Shadow and Bone, sortie le 23 avril dernier, qui a fait parler d’elle, en bien comme en mal !
En effet, le succès n’a été qu’en demi-teinte cette année, car la série peine à se démarquer, notamment à cause d’un casting peu convaincant. Pour les amateurs d’univers magiques, avec de l’action et des factions qui se livrent une guerre sans merci, ces huit heures de visionnage peuvent s’avérer malgré tout particulièrement divertissantes. Plongée au cœur de cette série pleine de mystères, de romances et parfois, de clichés.
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ToggleDes lieux et des époques multiples
La série Shadow and Bones plonge le téléspectateur dans un univers particulièrement riche, fait de factions, de peuples qui se déchirent, et de lieux géographiques différents. Mais cette richesse du monde dans lequel se déroulent les événements vient ici alourdir la narration. En effet, les spectateurs ont massivement reproché à la série sa confusion et son manque de clarté quant à cette multiplicité de nations et d’époques. On s’y perd vite, et c’est pourquoi il est fortement conseillé d’aller jeter un œil à la carte de l’univers dépeint, sous peine de ne plus rien comprendre ! Pourtant, les scénaristes avaient fait un pari intéressant : réunir deux sagas emblématiques de l’auteur en une seule et même série. C’est pourquoi ils ont ajouté des personnages tirés des livres Six of Crows, qui avaient eu un certain succès dans sa catégorie “Young adult”. On ne peut donc pas reprocher à la série de manquer d’ambition, car on sait qu’il est extrêmement difficile de mêler deux trames narratives sans se perdre à outrance.
Une héroïne qui manque de charisme
Tout au long des épisodes, nous suivons Alina, interprétée par Jessie Mei Li. C’est une héroïne qui vit dans l’ignorance qu’elle est Grisha (c’est-à-dire qu’elle a des pouvoirs magiques) et qui rapidement devient une magicienne dont la puissance est convoitée de tous. Elle est d’ailleurs considérée comme une arme extrêmement utile pour les sombres dessins de Kirigan, interprété par Ben Barnes. Celui-ci doit son rôle à la ferveur des fans de la saga de livres, qui ont longtemps souhaité voir l’acteur incarner ce personnage. Cependant, la série teen semble peiner à exploiter le potentiel de ses protagonistes. En effet, l’héroïne est souvent dépassée par les événements qui l’entourent, ne semblant que réagir mollement à toutes les décisions prises autour d’elle, et qui souvent la concernent directement. L’actrice n’est malheureusement pas à la hauteur de la production, arborant la plupart du temps la même expression faciale, un air à peine surpris de la tournure que prend sa vie. Son histoire d’amour avec Mal, son meilleur ami d’enfance, a également du mal à convaincre à cause du manque d’alchimie entre les deux acteurs qui se voit à l’écran.
Un trio plus convaincant

En réalité, c’est bien le groupe de bandits de Ketterdam, les Crows, qui arrive à capter l’attention des téléspectateurs et à rattraper le niveau de la série. Ce trio, semblant tout droit sorti du jeu Trine, parvient à nous happer au cœur de l’action. Tout d’abord, on pourrait mettre en avant le personnage d’Inej, qui est assez intéressant car plein d’humanité. Cette espionne à la dextérité impressionnante s’avère être traversée de sentiments plus complexes que ceux de l’héroïne, permettant à la série d’avoir un personnage féminin fort dans son univers.
Le personnage de Jesper, quant à lui, habillé dans un style plus western et fréquentant les salles de poker, a pour principal talent de ne jamais rater sa cible avec son pistolet. On a reproché aux scénaristes d’en avoir fait un cliché sans réelle profondeur, mais il vient régulièrement apporter un brin de fraîcheur à une histoire assez lourde et peu subtile, notamment grâce à son espièglerie.
Enfin, le leader de la bande de voyous dans les livres Six of Crows, Kaz Brekker, peine un peu plus à convaincre. En effet, il répond parfaitement aux tropes de ces héros d’apparence froide, cachés sous leur chapeau ou leur mèche mystérieuse, profondément rationnels mais qui cachent une profonde gentillesse. Ce n’est donc pas un personnage surprenant, ni même particulièrement intéressant, mais le trio qu’il forme avec Inej et Jesper fonctionne plutôt bien.
Cette première saison était donc en dents de scie. On peut alors se demander si le but des producteurs n’était pas de poser l’univers de la saga, avant de démarrer l’histoire plus en profondeur dans une saison 2, dont l’annonce reste attendue par les fans de la saga.