Récemment, une tendance alarmante s’est dessinée dans les rayons des supermarchés français : les produits locaux semblent s’éclipser au profit de ceux importés de pays tels que l’Espagne, le Brésil, ou la Chine. Cette évolution ne concerne pas seulement les fruits et légumes, mais interroge sur les choix de consommation et les politiques d’approvisionnement des grandes surfaces.
La régression des produits locaux : un phénomène chiffré
Selon les observations, la présence des produits de proximité dans les supermarchés a reculé de plus de 3 % en un an. C’est une réduction significative qui marque un tournant dans les pratiques d’achat. Cette situation est particulièrement visible dans le secteur des fruits et légumes, où les produits locaux cèdent la place à ceux importés.
Facteurs économiques : l’influence de l’inflation
L’inflation, ayant augmenté de 2,3 % sur un an jusqu’en mars en France, joue un rôle crucial dans cette transformation. Les distributeurs et les supermarchés, confrontés à des coûts croissants, cherchent des solutions pour maintenir leurs marges. En conséquence, ils se tournent vers des produits moins coûteux à l’achat, souvent importés, et délaissent les produits locaux, plus onéreux.
Témoignage d’un maraîcher : Denis face à la réalité du marché
Denis, un maraîcher, témoigne de l’impact direct de ces changements. Alors qu’il vendait autrefois une grande partie de sa production aux chaînes de supermarchés, aujourd’hui, ces derniers n’achètent plus que la moitié de ses récoltes. Il ne peut se permettre de baisser ses prix face à la concurrence des produits importés, ce qui réduit ses opportunités de vente.
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Perspectives des distributeurs : une question de rentabilité
Les responsables de la grande distribution expliquent ce phénomène par une logique de rentabilité. Les produits locaux, coûtant plus cher, attirent moins les consommateurs. Par conséquent, il devient économiquement rationnel pour les supermarchés de réduire leur achat et leur mise en rayon.
Stratégie globale de réduction des références : un choix stratégique ?
Émily Mayer, spécialiste des produits de grande consommation chez Circana, souligne une tendance plus large : les distributeurs tendent à limiter le nombre de produits disponibles sur les étagères. Cette stratégie réduit les coûts de gestion et de main-d’œuvre, favorisant ainsi une gestion plus efficace des stocks.
Les produits biologiques ne sont pas épargnés par cette réduction. En effet, 11 % des produits bio ont été retirés des étagères en un an, témoignant d’une contrainte accrue même pour les options réputées plus écologiques et saines.
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Un appel à repenser la consommation
Cette évolution des pratiques des supermarchés appelle à une réflexion sur notre manière de consommer. Si les produits locaux disparaissent progressivement des rayons, c’est peut-être le moment de soutenir davantage les circuits courts et de privilégier des choix de consommation plus durables et responsables. Le déclin observé n’est pas seulement un phénomène commercial, mais aussi un signal d’alerte pour les consommateurs et les politiques publiques, soulignant la nécessité d’encourager une production locale et respectueuse de l’environnement.
