Violences intercommunautaires au centre du Mali : que fait le gouvernement ?

Le cycle infernal des violences et représailles intercommunautaires dans le centre du Mali semble s’accélérer inexorablement. Face à cette situation dramatique, le gouvernement malien semble impuissant, et apparaît même tétanisé par une situation où le péril djihadiste vient se greffer à des problématiques agraires. Pourtant, jusque dans les rangs de l’opposition, certaines personnalités appellent à une union nationale pour redresser la situation et mettre fin au bain de sang.

À l’image du nord du pays, délaissé depuis de nombreuses années aux groupes armés terroristes, le centre du Mali est devenu un no-man’s land pour les autorités de Bamako. Les populations locales, toutes ethnies confondues, sont les principales victimes de cet abandon qui laisse le terrain aux extrémistes et à la violence armée. Les massacres intercommunautaires qui s’y déroulent régulièrement sont le symbole de cette situation en déliquescence.

Le président Ibrahim Boubacar Keïta est par trop isolé sur l’échiquier politique national pour apporter une réponse fédératrice à la crise historique qui touche le centre du pays. Ses prises de position ne sont pas celles du Mali, mais bien trop souvent celles de son clan. Il a d’ailleurs depuis longtemps renoncé à gérer les tensions intercommunautaires entre agriculteurs et éleveurs qui enflamment depuis plusieurs années la région avec une virulence toujours accrue.

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Il n’y a évidemment pas de réponse facile, ni de baguette magique, pour ramener la paix sociale dans une région où s’est progressivement installée l’anarchie. Seuls le dialogue, la présence vigoureuse et affirmée des représentants de Bamako, et une unité réelle de la société malienne (qui inclut, au-delà de la classe politique, toutes les branches de la société civile), pourra permettre d’inverser la tendance et de reconquérir, kilomètre par kilomètre, le terrain perdu par la République Malienne.

La première étape incontournable pour améliorer la situation dans le centre du Mali consiste donc à réinstaurer la confiance entre le gouvernement et les forces vives de la Nation. Une confiance qui ne peut revenir qu’au travers un large dialogue national inclusif qui permette de poser les bases d’un nouveau Mali, plutôt que de continuer la politique de l’autruche face à un pays en délitement.

C’est la méthode exigeante et constructive qu’a notamment proposé Aliou Boubacar Diallo, le leader d’ADP-Maliba, arrivé en troisième position de la dernière présidentielle avec près de 10 % des voix, et qui appelle depuis plusieurs mois à une main tendue entre opposition et gouvernement sur les questions les plus vitales pour la sécurité du Mali et la prospérité de ses citoyens.

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Une position critiquée à la fois par le régime, qui privilégie le statu quo, et par certains caciques de l’opposition, qui préfèrent se réfugier dans une opposition radicale et systématique. Mais une position qui est celle du courage et de la responsabilité politique, et qui gagne en pouvoir de traction ces dernières semaines à en croire notamment le rapprochement entre Aliou Boubacar Diallo et Cheick Modibo Diarra, l’ancien astrophysicien de la Nasa et autre figure respectée de l’opposition.

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