Le président français Emmanuel Macron a dirigé l’hommage aux millions de soldats tués pendant la Première Guerre mondiale lors d’un événement auquel ont participé des dirigeants de plus de 70 pays. Vladimir Poutine, Donald Trump, Angela Merkel, Benjamin Netanyahu et Recep Tayyip Erdogan étaient parmi les participants à la cérémonie émouvante qui a eu lieu sous l’Arc de Triomphe à l’occasion du centenaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale. Et pour Macron, il était temps de défendre le multilatéralisme et d’attaquer le nationalisme, comme leçons de cette guerre qui a fait plus de 10 millions de morts civils.
Une cérémonie à paris pour les 100 ans de la fin de la Grande Guerre
Les principaux dirigeants du monde se sont réunis à Paris pour commémorer l’armistice au milieu du contexte convulsif du nationalisme, de la xénophobie et de la crise migratoire en Europe et dans d’autres régions du monde. Et le président Macron de lui rappeler : « L’histoire menace de reprendre son passé tragique.
« La leçon de la Grande Guerre ne peut pas être le ressentiment d’un peuple contre un autre, ni l’oubli du passé « , a dit Macron, ajoutant : » Le patriotisme est exactement le contraire du nationalisme. Le nationalisme le trahit. »
Le leader français, quelques minutes plus tôt, avait marché avec les leaders en parapluies noirs tandis que les cloches de l’église de Paris sonnaient sous la pluie. Avant le discours, il s’est rendu à pied à la Tombe du Soldat inconnu, un mémorial devant l’Arc de Triomphe.
Dans son discours d’une vingtaine de minutes, il a également demandé à parier pour un monde « où l’amitié entre les peuples peut être l’ardeur du guerrier ».
Lettres d’ex-combattants, mémoire du présent
Puis un groupe d’élèves du secondaire ont lu des lettres écrites par des soldats allemands, français et britanniques pendant la guerre.
« Est-ce que je rêve ? Je me demande si je le suis. Le bruit est constant. Est-il vrai que l’armistice avec l’Allemagne est terminé ? (…) dès que je me rends compte à quel point je suis heureux, je pense à mon frère et à ma sœur, tous deux victimes de la guerre et mes yeux se remplissent de larmes » C’était un des fragments lus par les élèves, mais pas le seul.
« A un moment précis, tout sera parti et partira à un point qu’on croirait n’avoir jamais existé. Comment pouvons-nous le comprendre ? Et qui sommes-nous ici ? qui doit rire ou pleurer de bonheur ? extrait du témoignage d’un soldat allemand.
La cérémonie comprenait également un récital du violoncelliste Yo-Yo Ma et Vasily Petrenko, directeur de la Philharmonie d’Oslo, a interprété le Boléro de Ravel.
Alors que le convoi du président Trump se dirigeait vers les Champs Elysées, une femme à la poitrine nue du groupe féministe radical Femen a sauté par-dessus le véhicule. Le mot « faux pacifiste » était écrit sur son corps.
La veille, les deux dirigeants de l’Allemagne et de la France, Macron et Merkel, se sont tenus la main lors d’une cérémonie émouvante dans le wagon où les délégations ont signé l’armistice pour mettre fin à la guerre il y a 100 ans.
La Première Guerre mondiale fut l’un des conflits les plus sanglants de l’histoire, mais la paix fut de courte durée : un peu plus de deux décennies plus tard, l’Allemagne nazie envahit ses voisins et la Deuxième Guerre mondiale commença.
Macron a passé la semaine à visiter les villes et les lieux emblématiques de la guerre. Son discours était cohérent sur un thème : le danger de la résurgence du nationalisme dans le monde.