Nos super héros préférés

Notre rédacteur tenait à s’exprimer, en cette période « ironmanesque », sur ses super héros préférés. Beaux, forts, intelligents, ou discrets, drôles, tourmentés, les super héros peuvent révéler des visages bien différents selon ce qu’ils représentent ou dénoncent. De ce fait, ils deviennent un matériau inestimable pour le cinméa, bien que pas toujours bien exploité.

INCASSABLE

On aime ou on déteste Shyamalan, on adore ces petits jeux de manipulation conclus par des coups de théâtre obligatoires ou on refuse l’exercice aux traits grossiers en se demandant si le cinéaste ne cherche pas à nous refaire cinquante mille fois le même film. Dans tous les cas, on pense ce que l’on veut de cet artiste qui s’est révélé au bout de son troisième long métrage : le phénomène Sixième Sens dont les principaux attraits étaient la perf d’un môme désarmé face à ses démons (Haley Joel Osment), un Bruce Willis confiné dans une case intimiste où moins il en faisait plus il était intense et un twist déjà utilisé par d’autres (L’échelle de Jacob, Carnival of Souls). Reposant également sur la surprise (même si l’habile prologue ménageait élégamment les indices), Incassable, film de super héros déprimé, a confirmé un certain talent chez Shyamalan pour exploiter un registre: les figures archétypales du fantastique et du merveilleux paumées dans notre monde à nous (les fantômes dans Sixième Sens, les super-héros ici; puis, les extra-terrestres dans Signes, les loups-garous dans Le village et enfin la fée dans La jeune fille de l’eau). La mise en scène, exceptionnelle, est au service de l’un des plus grands films du genre qui reflète au passage l’obsession de Shy : montrer la magie nichée dans notre quotidien palot. Les connotations christiques, inhérentes au genre, et une tendance poseuse peuvent irriter les plus irritables…

DONNIE DARKO

Donnie Darko est un chef-d’oeuvre qui ne s’apprécie qu’au fil du temps. Pour diverses raisons, il gagne à être vu à répétition. Il brasse tellement de scènes mémorables, de thèmes profonds et de personnages pittoresques qu’il peut facilement perdre le spectateur qui s’attendait à autre chose. Une lecture superficielle peut faire penser à un mélange classe et branché de noirceur à la Alan Ball et d’un visuel à la David Lynch. Ce ne sont que des apparences. En profondeur, cette histoire d’un adolescent (Jake Gyllenhaal), super-héros malgré lui, persuadé que la fin du monde aura lieu dans 28 jours est une plongée dans la routine de personnages englués dans la médiocrité qui tentent de véhiculer une apparence rassurante alors qu’en réalité, ce sont des monstres. Le plus bel exemple demeure le prédicateur Jim Cunningham (incarné par Patrick Swayze) qui donne l’image d’un moralisateur exemplaire alors que c’est un diable à visage angélique et propret qui possède dans sa cave des vidéos compromettantes. Le super-héros Donnie est celui qui révélera cette réalité cachée. Frank, le mystérieux lapin, est une sorte de guide qui lui permet de découvrir les secrets du monde sournois qui l’entoure. Un peu comme s’il grattait le vernis de la vie de tous les jours pour mieux laisser apparaître les meurtrissures et frustrations de chacun: cette prof de littérature (Drew Barrymore, également productrice du film) renvoyée parce qu’elle inculque des notions prétendument malsaines aux élèves et contraires aux morales des «autres», plus rigoristes, qui pensent que la vie ne se divise qu’en deux extrémités: le bien et le mal. C’est une notion abstraite, manichéenne, qui les déconnecte complètement de la réalité et de ses ambiguïtés. Rien n’est blanc ni noir. Et puis, il y a ce mal-être, cette ambiance morose, déprimante, surlignée par la bande-son magique de Michael Andrews, où un adolescent se retrouve face à ses démons, à sa colère nue, à ses angoisses secrètes, à ce lapin étrange qui lui fait commettre de basses besognes. Toute cette schizophrénie imaginaire, propre aux super-héros, n’est que le reflet d’un être qui n’arrive pas à faire corps avec la société telle qu’elle est : aseptisée, hypocrite, oppressante, fausse. Il y a aussi ce film fantastique discret qui lorgne vers la SF, qui triture les codes des paradoxes spatio-temporels, qui s’amuse à court-circuiter les couloirs du temps (le réacteur d’avion dans lequel sont la mère et la fille qui se retrouve, vingt-huit jours plus tôt, dans la chambre du héros). Un film fantaisiste, faussement doux et léger, sur le sacrifice d’un Superman trop intelligent qui n’arrive pas à trouver sa voie dans une société rongée par l’uniformité. Nuff said.

SPIDERMAN

Ou comment une araignée mutante a sauvé la vie d’un irrécupérable premier de la classe, un paria, un nerd absolu ? Peter Parker au début du premier volet vit le parfait cauchemar de l’adolescence. Il est la risée de tout le monde, la fille de ses rêves (dont il est amoureux depuis la maternelle) daigne à peine le gratifier d’un salut discret et son seul ami est un fils de milliardaire, également largement méprisé par ses semblables. Le début du premier Spider-man de Sam Raimi est extrêmement prenant, car il traite de cet horrible temps de la vie, dont on a tous fait l’expérience, autant que de l’émergence d’un super héros. C’est pourquoi on s’identifie à lui d’emblée. Mal dans sa peau, il trouve le salut en devenant l’araignée, quintessence de tout ce qu’il n’est pas. Nous ne sommes pas dans la schizophrénie classique de Clark Kent ou dans le dédoublement de personnalité (vaguement dépressif) de Bruce Wayne. Peter Parker est un ado dans ce qu’il a de plus banal. Le voir devenir un super héros, même à la suite d’un grave traumatisme, a quelque chose d’incongru. Et ce décalage ne s’évanouit jamais au fil de la trilogie. Dans le second volet, il renie sa « responsabilité » et ne veut être que sa part faillible et désespérément humaine (un brave gars livreur de pizza qui peine à payer le loyer de son studio loqueteux). Dans le troisième, il assume sa gloire jusqu’à avoir la grosse tête, n’en revenant pas qu’un être lambda comme lui, même costumé, suscite autant de liesse. A l’héroïsme et au courage de Spiderman répond dans une très belle symétrie ce presque loser de Peter Parker, incapable même lorsqu’il a gagné le coeur de la belle Mary Jane d’être autre chose qu’un mec maladroit et moyen, normal jusqu’à ce que ça en devienne embarrassant pour lui. Raimi et Tobey Maguire ont d’ailleurs au fil des épisodes accentué le côté ingrat du personnage, jusqu’à ce que son côté complexé n’entrave ses pouvoirs dans le second volet ou l’affublent d’une béatitude et d’un sourire idiot pendant toute la première partie du troisième. Peter Parker, au delà du grand désespoir de la mort de son oncle, n’en revient toujours pas que ça soit tombé sur lui, et c’est ce qui fait qu’il est profondément attachant.

GAMBIT (X-MEN)

Que ceux qui ne trouvent pas que les explosions ont un sacré potentiel cinématographique lèvent le doigt… Voilà, très bien, tous ceux qui haïssent donc viscéralement les films de Renny Harlin et Michael Bay (et c’est bien votre droit) peuvent passer au texte suivant, parce qu’il ne va être ici question que de badaboums, de tonnes de badaboums. En effet, il y a déjà beaucoup de héros super-stylés adaptés au cinéma, une large palette des plus grosses licences de chaque éditeur (DC, Marvel et tutti quanti) qui continue de s’agrandir tant on ne compte plus les adaptations en projet. Mais il reste encore tout un vivier de persos bien tripants à peine effleuré et, parmi ceux-ci, certains qui tardent à apparaître en live alors qu’ils semblent faits pour. Dans le cas présent, et en adéquation avec le badaboum-spirit qui nous anime, nous parlons donc de Gambit, un membre récent des X-Men – créé en 1990 – qui a l’étonnante capacité de rendre explosifs à loisir les objets qu’il touche… oui, c’est la classe. Surtout que ce personnage a un bon look (l’imper’ fait toujours son petit effet) et se bat avec style, utilisant généralement – en plus de son bô – des cartes à jouer comme projectiles qui, une fois leurs cibles atteintes, explosent donc. De quoi faire rêver les fadas de pyrotechnie, d’autant plus que son pouvoir ne se limite pas à ces cartes et ne demande donc qu’à être creusé (on peut apprécier quelques variations bien senties dans les différents comic-books où il apparaît), ouvrant des perspectives enflammées et tonitruantes qui satisferaient très certainement à nos instincts de sales gosses voulant tout faire péter (pas vous ? ah bon, ça ne doit être que moi alors…). Mais rassurez-vous, amis des explosions pelliculées, puisque cette situation de non-adaptation est sur le point de changer, avec quelques annonces récentes tombées comme pour que nous faire plaisir. Déjà, il y a l’annonce de l’apparition du cajun mutant dans le Wolverine à sortir prochainement, sous les traits de l’acteur Taylor Kitsch. Puis, dans un second temps, on parlerait d’un luxueux direct-to-dvd qui ne se concentrerait que sur Gambit, son heure de gloire, et que l’on pourrait aisément imaginer finir en long-métrage ciné si le personnage s’avère concluant dans le film de Gavin Hood. Croisons donc les doigts car, bon sang, ça pourrait être vraiment cool de voir ce super-héros en live ! BA-DA-BOUM !

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IRON MAN

Créé par Stan Lee et Jack Kirby, Iron Man est avant tout Tony Stark. Chose qu’ont très bien compris Jon Favreau et Robert Downey Jr. Tony Strak dénote avec les autres personnages de Marvel. Tout d’abord c’est un industriel milliardaire, caractéristique que l’on voit plus souvent chez les super-vilains, il est beau et mature, rein à voir avec un Peter Parker un peu « nerd ». Il vit dans des luxueux appartements et villas, conduit les plus belles bagnoles et sort avec les filles les plus sexy de la planète. Un personnage politiquement incorrect qui a fait sa fortune en vendant des armes. Et en plus de ça il a une armure très classe qui lui permet de voler et de botter le cul à tout un tas de bad guys. Mais au-delà du fantasme masculin ultime, Iron Man est un être blessé, tourmenté. Proche d’un Bruce Wayne, sauf que Stark est responsable des démons qui le hantent et ne cherche pas à se venger sur les criminels. Ses problèmes d’alcool furent l’une des meilleures idées de Stan Lee car voir un super héros se bastonner contre les super vilains et s’en sortir indemne, mais qui se retrouve démuni face à une bouteille d’alcool donne un supplément d’âme qui élève Iron Man au delà des sentiers balisés et lisses que l’on prête volontiers aux comics.

WOLVERINE

Probablement le personnage Marvel le plus populaire avec Spider Man, Wolverine est une icône de la culture populaire. Personnage tourmenté ayant perdu la mémoire, victime du Projet Arme X, Wolverine est un personnage romanesque toujours à la recherche de son identité et sa quête de vengeance. Une fêlure qui tranche violemment avec son caractère brutal et son invulnérabilité. Un personnage que l’on aime pour son charisme bad ass surpuissant. C’est une brute, un animal sauvage instable, pouvant tomber dans la violence la plus crue face à ses ennemis et qui détonne avec le reste des X-Men. On espère que le spin-off réalisé par Gavin Hood soit à la hauteur du mythe et des ambitions affichées par la Fox.

HULK

Comme beaucoup des personnages créés par Stan Lee, Hulk est avant tout une victime de la science. Symbole de la folie des hommes et de la recherche scientifique inconsciente et des dangers de l’ère atomique, Hulk est une version moderne de la créature de Frankenstein. Un monstre qui ne veut pas faire de mal, mais qui est chassé par les hommes pour sa difformité. Hulk véhicule toutes les peurs des humains pour ce qu’ils ne connaissent pas et qui est étranger à eux. De plus la dualité entre Bruce Banner et son alter ego verdâtre joute une épaisseur en dévoilant un homme de science luttant contre sa part d’ombre. Idée proche du Dr Jekyll et de Mr Hyde, autre influence de Stan Lee pour la création du personnage. Une dualité représentée aussi bien dans la BD qui alterne tourments psychologiques et grosses bastons homériques à base de destructions massives. Comment ne pas l’aimer ?

PHANTOM OF THE PARADISE

En s’essayant en 1975 à la comédie musicale horrifique, le réalisateur Brian De Palma réalise un double coup de maître : d’une part, celui d’offrir au public un remake/opéra rock inégalable et une oeuvre hantée par le génie de son metteur en scène et des compositions inoubliables de Paul Williams. Mais dans un autre temps, il réussit également l’exploit de créer, avec la participation de la costumière Rosanna Norton, une icône de la pop culture au look culte et aux atours de super héros. En effet, et bien qu’il ne soit pas issu de l’univers des comic book, Winslow Leach, ou plutôt Le Phantom, a tous les attraits des personnages de la marvel ou de DC comics : Né d’un trauma innommable qui le changea à jamais (on lui a volé l’oeuvre musicale d’une vie sans scrupule et il perd dans l’entreprise ses dents et son visage), le Phantom se dote d’un costume (des dents en métal, un masque d’oiseau argenté et une panoplie d’un magnifique cuir noir ornée d’une longue cape), a des supers pouvoirs (l’immortalité, et dans une certaine mesure un acharnement remarquable) et enfin, un némésis, source de sa déchéance (Swan, ayant pactisé avec le diable et ayant, après lui avoir volé son oeuvre, condamné notre héros à la damnation éternelle sous contrat). Mieux, Winslow est fait de la fibre des plus grands héros, mu qu’il est par un besoin de justice qui le poussera au sacrifice afin de sauver celle qu’il aime (et achevant du même coup son ennemi mortel). Qu’on aille ensuite nous dire que Winslow n’est pas un super héros !

SUPERMAN

Créé en 1938 par le duo Jerry Siegel et Joe Siegel, l’homme d’acier est souvent dépeint comme « le boy-scout » par excellence. Elevé par un couple de fermiers, Superman aime à défendre la veuve et l’orphelin, étant lui-même orphelin. Séparé de sa planète d’origine, qui explosa, recueilli par les Kent… Bref, l’histoire de Superman est archi-connue, pour avoir été répétée un certain nombre de fois dans toutes les adaptations qui ont existé : le dessin animé des années 40, les films des années 80, la série Lois et Clark des années 90, la série animée des années 90 et même Smallville des années 2000 (sans oublier les comics, bien entendu). Jerry Seinfeld ayant même fait l’apologie du personnage dans sa série. Pour ma part, je suis tombé fan du personnage grâce à la série animée de la Warner, qui arrivait à bien retranscrire l’univers du héros. Bien entendu, comparé à la noirceur de Batman, on peut croire que Superman n’est pas si intéressant que ça, et pourtant j’avoue avoir un faible pour ce héros. Après tout, c’est juste un étranger qui cherche à s’intégrer. Il a son job de journaliste, alors qu’il pourrait très bien se la couler douce avec toutes les récompenses qu’il aurait pu empocher. Il drague sa collègue de bureau en cachant sa musculature imposante, sans chercher à l’impressionner en sautant du haut d’un building. Il pourrait sortir avec toutes les mannequins de la Terre, mais ne le fait pas, au contraire du gosse de riche de Gotham City. Alors oui, Superman a des défauts, il craint la kryptonite (qui au passage semble se trouver dans n’importe quel drugstore du coin, vu que chaque méchant en garde un morceau sur lui), le Soleil Rouge de Krypton lui fait perdre ses pouvoirs (pareil, à croire que tout le monde s’est refilé le tuyau), et il ne peut pas voir à travers le plomb (mais qui porte encore une ceinture de chasteté de nos jours ?). Il est certes plus rapide qu’une balle de révolver, plus puissant qu’une locomotive, mais son meilleur super pouvoir restera quand même sa super modestie.

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DAREDEVIL

Comparé à des Batman, des Spider-Man ou des Superman, Daredevil restera toujours considéré comme un « super-héros de seconde zone ». Pourtant, il fait partie des super-héros qui ont révolutionné les comics dans les années 80. Certes, Daredevil était apparu en 1964, sous le génial cerveau de Stan Lee, mais c’est véritablement Frank Miller qui lui donna ses lettres de noblesse en 1979. Miller, lorsqu’il prit le personnage, se permit d’utiliser ce héros en perte de vitesse, afin d’en faire un terrain d’entraînement. Lorsqu’on lit les planches de Miller, il est étonnant de voir tout ce qui apparaît dans les cases. Des personnages meurent, y’a du sang partout, des femmes sont violées allégoriquement (voir la scène où Bullseye empale Elektra)… Miller propulse la bd au sommet des ventes, et les histoires sont vraiment passionnantes à lire. C’est aussi Miller qui donne à Daredevil un vrai vilain en la personne du Caïd, loin de son côté humoristique (tel qu’il était devenu dans Spider-Man). En plus, Daredevil, c’est le premier super-héros aveugle de l’histoire, qui est parvenu à mettre son handicap de côté pour devenir tel qu’il est. Il est loin du Batman parvenu en quelques sortes (oui j’adore Batman, mais finalement son super pouvoir c’est d’être pété de thunes). Daredevil, c’est aussi un séducteur, le premier à sortir avec une femme à sa mesure (Elektra), loin des clichés habituels du super héros avec la nana ordinaire. Il possède un nombre incalculable de conquêtes, tant en Matt Murdoch (son alter ego dans le civil) qu’en Daredevil. Il est aussi capable d’une violence extrême, aimant la baston, ce qu’il tient de son père (boxeur de son vivant), et c’est un réel fanfaron qui n’hésite jamais à clamer son identité. D’ailleurs, désormais tout le monde est au courant que Daredevil et Matt Murdoch ne font qu’un, puisque son identité a été révélée dans la presse. Donc Daredevil, c’est ce super héros sexy, beau parleur (car avocat), issu d’un quartier défavorisé de New York (Hell’s Kitchen) et ses bandes dessinées sont vraiment excellentes. Nan y’a pas à dire, Daredevil reste mon super héros préféré.

SUPER-RESISTANT DANS PAPY FAIT DE LA RESISTANCE

« Pas de chichi, appelez-moi Super ! » Voilà comment se présente le personnage magnifiquement interprété par Martin Lamotte dans le film de Jean-Marie Poiré, Papy fait de la résistance. Il est avant tout Guy-Hubert Bourdelle, coiffeur aux manières efféminées ; on le croit même pétainiste par certaines de ses déclarations. Mais on découvre rapidement qu’il est en fait Super-Résistant. Son cri de guerre : « You want to know my name, you want to see my face, I’m the devil… » . Adapté d’une pièce de théâtre écrite par Christian Clavier et Martin Lamotte, ce chef d’oeuvre du cinéma populaire français dépeint un véritable héros des temps modernes : une double identité ignorée de tous (ou presque), un costume qui le rend méconnaissable (dans le style costume de carnaval), des gadgets à gogo (notamment un pistolet avec flèches ventouse), et un coéquipier de choc en la personne d’Enrique le nain ! Ensemble, ils complotent hardimment contre les nazis, dans ce film qui se moque, non pas des résistants, mais des films sur la Résistance. Les auteurs n’hésitent d’ailleurs pas à s’auto-parodier. Ainsi, lors du grand final, « en direct » d’un débat télévisé des Dossiers de l’Ecran, on apprend que Super-Résistant a réellement existé, sous le nom de « Sparadrap ». Ce qui vaudra au principal intéressé de rétorquer, en haussant les sourcils : « Sparadrap… Pourquoi pas Roudoudou Raplapla !! » . Cultissime ! Papy fait de la résistance est l’un des films les plus réussis de l’équipe du Splendid. Un classique indémodable, à voir et à revoir…

CAPTAIN AMERICA

Si il y a bien un super héros représentant l’Invincibilité et la justice chez DC, ça ne peut être que Superman. S’il devait y avoir une sorte d’alter ego chez Marvel ce serait sans aucun doute Captain America. Mais un alter ego poussé à l’extrême qui suivrait aveuglement ses règles de vie et de conduite pour défendre sans aucun pourparler la Liberté. Et là où l’Homme d’acier se pose toujours les bonnes questions et, par le fait qu’il ne soit pas humain de nature, tente toujours de comprendre et de réfléchir pour mieux humaniser ses réactions et décisions, le Captain, lui, n’a pas à douter : il ne représente rien, il n’incarne aucun symbole, il « est » tout simplement. Et c’est par l’intermédiaire de personnages aussi puissants physiquement que Steve Rogers, aussi affirmé et courageux que lui, que le public et le lecteur peuvent se laisser prendre au jeu de l’affection sans limite pour un héros qui malheureusement est trop souvent assimilé au pays dont il défend les valeurs originelles. Aussi, le Cap donnerait sa vie pour cette Liberté si sacrée (et ce dans des mesures poussées à des limites ridicules), cette valeur qui régit les Etats-Unis au point qu’ils soient capables de faire des choix annihilant toutes réelles notions de libres arbitres et de Liberté… Et il le ferait comme tous les soldats morts pendant la seconde guerre mondiale, partis lutter contre le nazisme et rétablir l’ordre. Car c’est justement pendant la guerre qu’est né le Cap. Puis il disparut et réapparut en fonction de la politique réelle du pays et des auteurs de ses aventures, ceux là s’en servant comme un pantin, Cap devenant ainsi l’archétype du fasciste en puissance et de l’américain détestable par la vison qu’il veut faire adopter au monde. Un personnage qui devient donc de plus en plus ambigu mais qui reste tellement jouissif puisque étant l’incarnation de la puissance absolue au service de principes, capable des folies les plus incroyables pour une broutille qui le dérange ou une parole bafouée. Car lorsque quelque chose contrarie Rogers, il n’est pas question de faire dans la dentelle : on saute d’avion sans parachute parce que l’on est pas une « lopette », on frappe avec le poing parce que l’ennemi a besoin qu’on lui rappelle que l’on est pas un lâche et on reste digne jusqu’au bout. Et cette virilité exacerbé, cette détermination sans pitié, cette colonne de muscles dévouée à une cause et que rien ne pourra faire plier ne peut pas ne pas être l’incarnation qu’aurait choisi le lecteur s’il avait pu s’imaginer lui-même : beau, fort, intelligent, courageux… L’ultime révélation, le couronnement de ce dernier spartiate est arrivé récemment : alors que l’on pensait le Cap définitivement au service des gouvernements qu’il sert (actuellement le gouvernement Bush), il s’opposa dans la série Civil War à la loi allant contre les libertés des super héros, jugeant que celle-ci, comme les dernières décisions politiques, allait à l’encontre des valeurs que devait incarner l’Amérique. Et en s’opposant à sa propre patrie, en affrontant ses amis (dont Iron Man définitivement corrompu et vil), en hurlant que ces détournements de valeurs par le gouvernement pour des fins économiques et colonialistes étaient définitivement honteux et se devaient d’être stoppés, il s’imposa comme le seul rempart à l’oppression, au fascisme sous tous ses visages et emporta radicalement la caution du lecteur… Et que fait-on des héros qui s’opposent au régime pour la Liberté ? On les assassine… Captain America n’est pas un héros mais le héros, passionné et martyr, incarnation absolue du rêve américain tel qu’il n’existera sans doute plus. En espérant qu’un jour il resplendisse à nouveau dans des conditions plus glorieuses et héroïques qu’un sacrifice pour une cause perdue d’avance…

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