« Le monde sera plus dangereux si les États-Unis se retirent de l’accord nucléaire

Le Kremlin a nié que la Russie viole l’accord visant à éliminer les armes nucléaires à portée intermédiaire (INF) et a averti qu’elle riposterait si les Etats-Unis développaient de nouveaux missiles.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a averti le 22 octobre qu’une sortie des États-Unis du traité sur les armes nucléaires intermédiaires (TNI) rendrait le monde plus « dangereux ». Les États-Unis ont accusé la Russie de violer la FNI, ce que Peskov a catégoriquement nié, bien qu’il ait reconnu que certains de ces articles présentent « des problèmes. En outre, il a souligné que la sortie de l’accord INF, signé en 1987 par les Etats-Unis et l’ex-URSS, n’est pas une question de jour, car il s’agit d’un long processus qui peut prendre jusqu’à six ans.

L’avenir de l’accord au centre des discussions de Bolton à Moscou

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que Moscou s’attendait à ce que Washington explique son intention d’abandonner un traité historique qui éliminait les missiles nucléaires de l’Europe.

Le chancelier russe a déclaré qu’il continuait d’attendre  » des explications officielles de nos collègues américains, au cas où (le conseiller de Trump pour la sécurité nationale) John Bolton serait prêt à leur donner, nous l’écouterons bien sûr et évaluerons la situation après cela. Au cas où ils auraient l’intention de le faire par d’autres voies. Nous serons également prêts à de tels contacts et façonnerons notre vision non pas sur la base d’intentions, mais sur la base de décisions fermement exprimées.

M. Bolton a entamé des pourparlers avec le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolai Patrushev, lors de la première réunion d’une série de pourparlers qu’il tiendra à Moscou pour faire le point sur la détérioration des relations bilatérales.

Le conseiller de Trump pour la sécurité nationale est arrivé dans la capitale russe le 21 octobre, où il doit rencontrer le président Vladimir Poutine et Lavrov.

« Pas d’un esprit brillant » : Gorbatchev sur la décision de Trump

La Commission européenne a appelé les Etats-Unis et la Russie à maintenir un  » dialogue constructif  » pour maintenir le traité sur l’élimination des missiles nucléaires à courte et moyenne portée.

Selon la porte-parole des Affaires étrangères, Maja Kocijancic,  » les Etats-Unis et la Russie doivent rester attachés à un dialogue constructif pour préserver le traité et veiller à ce que son application soit complète et vérifiable, ce qui, bien sûr, est crucial pour la sécurité européenne et mondiale (…) Le monde n’a pas besoin de nouvelle course aux armements.

Ce traité, considéré comme un accord clé pour le désarmement nucléaire, a été signé à Washington le 8 décembre 1987 par le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev et son homologue américain Ronald Reagan. Cet accord a été le premier à réduire les arsenaux nucléaires, ce qui a conduit à l’élimination en 1991 de tous les missiles balistiques et de croisière à moyenne et courte portée des deux puissances, une étape essentielle pour mettre fin aux tensions de la guerre froide.

Avant que Donald Trump n’exprime son désir de retirer les États-Unis de l’accord INF avec la Russie, celui-ci devait être renouvelé en 2021.