La police française a arrêté une militante du collectif Femen qui essayait d’approcher les seins nus l’entourage du président américain Donald Trump alors qu’elle se rendait à la cérémonie du centenaire de l’Armistice à Paris.
Les Femen tente de stopper le véhicule de Trump
La femme a réussi à s’approcher à quelques mètres des véhicules avant d’être réduite au sol par les autorités. Le collectif est un mouvement féministe qui a répudié les déclarations et les attitudes misogynes du président américain, en particulier certains enregistrements dans lesquels Trump recommandait « l’enlèvement des femmes » par les organes génitaux comme une démonstration de force. Plus de 70 chefs d’Etat et de gouvernement sont déjà présents sur la place de la Concorde, face à l’Arc de Triomphe, pour commémorer le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, lors d’une réunion présidée par le président français, Emmanuel Macron.
La France mobilise des milliers de gendarmes pour la célébration du centenaire de l’Armistice
Près de 70 chefs d’État et de gouvernement participent aujourd’hui à la cérémonie commémorant le centenaire de l’armistice entre les puissances alliées et l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale à l’Arc de Triomphe à Paris.
Plus de 10 000 gendarmes, policiers et policiers anti-émeutes « escortent » cette cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, entre l’Elysée et l’Arc de Triomphe, monument national choisi par Emmanuel Macron pour louer le multilatéralisme diplomatique, point culminant des célébrations du centenaire de l’Armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale.
Le ministère de l’Intérieur a décidé de mettre toutes les forces de sécurité de l’Etat sur le pied de guerre après une succession d’indices alarmants : tentative ratée d’agression criminelle contre le président français, menée par un groupe d’extrême droite violent ; risques de « débordements » par des groupes d’extrême gauche « menacés » par des manifestations violentes.
La présence à Paris de l’élite diplomatique mondiale, la réunion la plus importante depuis les grandes manifestations de l’hiver 2015, en solidarité avec la vague d’attentats terroristes, a conseillé des mesures de sécurité exceptionnelles.
Le roi d’Espagne, Donald Trump, Angela Merkel, Vladimir Poutine, Benjamin Netanyahou, Recep Tayyip Erdogan, Justin Trudeau, Mohammed VI, parmi une cinquantaine de personnalités, ont été accueillis à l’Elysée, dès le matin et devant l’Arc de Triomphe, vers 11 heures, par un maître de cérémonie qui a organisé avec une double aspiration la célébration du centenaire de l’armistice : faire de la pédagogie multilatérale et tenter de réaffirmer la place de la France et la sienne dans la nouvelle société des nations. Si le premier jour des célébrations, le samedi, avait un premier colophon doux-amer, marqué par les tensions Macron-Trump sur l’avenir de la défense de l’Europe, le dimanche aspirait à l’oecuménisme, semé d’ambiguïtés.
Au pied de l’Arc de Triomphe, construit à la plus grande gloire de l’épopée militaire napoléonienne, Macron revient à la charge avec sa vision personnelle du multilatéralisme diplomatique, qui a presque autant de versions que les invités de la grande « messe » (laïque) célébrée en hommage à l’Armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale, devant la tombe du soldat inconnu, que chacun célèbre dans sa propre perspective nationale.
Donald Trump, toujours original, a décidé de ne pas participer au Forum de la Paix organisé par Macron, après le déjeuner, à l’Elysée, après la cérémonie à l’Arc de Triomphe. Vladimir Poutine, pour sa part, a accepté de participer au Forum de la paix conçu par le président de la République française comme une tribune qui devrait se réunir chaque année, sous l’égide des Nations Unies, un forum canonique multiculturel, où chacun exprime sa vision du multiculturalisme, à géométrie variable.
Tous les chefs d’Etat et de gouvernement qui ont participé au grand dîner du samedi soir au musée d’Orsay n’ont pas participé aux cérémonies de l’Arc de Triomphe du dimanche soir, pas plus que tous ceux qui ont souhaité participer au Forum de la Paix du dimanche après-midi. Cette participation à géométrie variable aux cérémonies suggère un enthousiasme tout aussi variable pour la nature de la célébration de l’Armistice. La France et l’Allemagne, par exemple, ne célèbrent pas cette date avec le même enthousiasme ou la même emphase, pour des raisons sans doute historiques, que Marcel Proust, le plus grand écrivain français du XXe siècle, résumait déjà dans une lettre à Madame Strauss, datée du 11 novembre 1918 : « Quelle que soit la joie de cette immense victoire inattendue, nous pleurons tant de morts qu’une certaine forme de joie ne sera pas la plus belle des fêtes.