L’ex-UMP Paul Midy devient le nouveau directeur de campagne de Benjamin Griveaux

C’est un nouveau coup de théâtre en pleine campagne des municipales à Paris. Benjamin Griveaux, candidat du parti présidentiel dans la capitale, s’est séparé de son directeur de campagne, Pacôme Rupin, à tout juste 60 jours du premier tour, alors que la maire sortante Anne Hidalgo apparaît plus que jamais favorite à sa propre succession. Le choix de l’ex-UMP Paul Midy pour le remplacer étonne, mais souligne le virage très droitier que l’ancien porte-parole du gouvernement entend donner à sa campagne. Le candidat d’En marche jouerait-il sa dernière carte en désespoir de cause ?

En langage imagé, on appelle cela changer de cheval au milieu du gué. Une stratégie généralement risquée en politique, où l’inconstance est rarement récompensée. C’est pourtant ce à quoi s’est résolu Benjamin Griveaux en se séparant de son directeur de campagne Pacôme Rupin qui l’avait accompagné depuis ses premiers pas dans cette campagne mouvementée. Miné par les divisions de son parti que Benjamin Griveaux a lui-même suscité par des déclarations fracassantes, mis en ballotage par la multiplication des candidatures de centre-droit et de centre-gauche, le candidat de la République en marche apparait plus que jamais en perte de vitesse. Dans le même temps, le début de campagne réussi d’Anne Hidalgo semble avoir cloué sur place l’ancien porte-parole du gouvernement. Le ralliement de Bournazel, dont la candidature n’avait suscité qu’une vague indifférence depuis son annonce, ne devrait pas changer la donne.

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Pour remplacer son ancien directeur de campagne et donner un second souffle à sa campagne, Benjamin Griveaux a porté son choix sur Paul Midy, le directeur général adjoint du parti présidentiel. Cet ancien polytechnicien très « startup nation compatible » n’en est pas à son coup d’essai en politique. Dix ans plus tôt, c’est dans les rangs des Jeunes Pop, le mouvement de jeunesse de l’UMP, auprès du très droitier Benjamin Lancar que Paul Midy a fait ses premières armes. Un passage qui n’aura pas laissé que de bons souvenirs à droite puisque Paul Midy n’est autre que l’initiateur du célèbre « lipdub de l’UMP », qui avait ridiculisé à l’époque le parti sarkozyste.

Passé du côté de François Fillon, dont il était l’un des fervents soutiens en 2012 lors des élections internes du parti, Paul Midy a mené par la suite sa barque dans le monde des affaires. D’abord consultant chez KPMG, Midy a multiplié les expériences professionnelles. Le nouveau directeur de campagne de Benjamin Griveaux a notamment été entre avril et octobre 2018 l’éphémère directeur général de Frichti. Cette entreprise de livraisons de repas régulièrement critiquée pour les conditions de travail de ses livreurs dignes d’un roman de Zola louait à l’époque « son sens de l’éthique sans précédent ». Son passage éclair à la tête de la startup n’aura en tout cas visiblement pas eu d’incidence sur la ligne de conduite de l’entreprise à l’égard de ses travailleurs.

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Fort en tout cas de cette expérience dans l’un des fleurons français de la « French tech », Paul Midy a été appelé à la rescousse par le parti présidentiel, soucieux de stopper l’hémorragie de ses cadres bien entamée avant lui. Une ascension éclair pour cet ancien homme de droite, qui voit désormais s’ouvrir les portes des plus hautes fonctions à l’hôtel de ville en cas de victoire de son poulain.

De quoi interroger sur le nouveau positionnement du candidat marcheur, serré sur sa gauche par Anne Hidalgo. À l’heure où celui-ci a annoncé fait part de son intention de se faire élire dans le très bourgeois 17e arrondissement, la nomination de Paul Midy n’est-elle pas la meilleure marque de la fuite en avant à droite de Benjamin Griveaux ?

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