L’Allemagne triple les expulsions d’étrangers

Au cours des six premiers mois de l’année, l’Allemagne a expulsé plus de trois fois plus de migrants sur des vols collectifs vers d’autres pays européens qu’au cours de la même période en 2017, selon des données publiées par le ministère de l’intérieur. Entre janvier et juillet 2018, la police allemande a envoyé 485 personnes dans les États voisins sur un total de 17 expulsions conjointes.

Des expulsions en grand nombre en Allemagne

L’année précédente, le nombre de migrants rentrés dans d’autres pays du vieux continent était de 153 sur sept vols collectifs et en 2016, seulement 26 sur deux vols, tous conformes à la Convention de Dublin, une loi européenne qui stipule que c’est un pays de l’UE sur lequel les immigrants de pays tiers ont marché en premier est celui qui doit traiter leur demande d’asile. Outre ces 485, il existe un autre nombre indéterminé d’étrangers expulsés sur des vols réguliers ou qui quittent le pays pour leur propre compte après avoir reçu une notification des autorités étrangères. Le gouvernement ne publie pas ce chiffre. Rien qu’entre mars et juin de cette année, l’Allemagne a expulsé 2 422 personnes d’autres pays membres de la Convention de Dublin, selon une réponse du gouvernement allemand à une question posée par le groupe parlementaire du parti d’opposition The Left. En 2016, selon des informations publiées par le Süddeutsche Zeitung, citant des données de l’Office fédéral des migrations et des réfugiés, 25 000 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés, en plus des 55 000 qui ont quitté le pays volontairement.

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Selon une enquête publiée l’été dernier par la chaîne de télévision publique ARD, près de 90% des Allemands souhaitent que les expulsions des migrants en situation irrégulière soient accélérées. Quatre-vingt-six pour cent des personnes interrogées souhaitent que l’expulsion des migrants qui n’ont pas obtenu l’asile soit accélérée, et 62 % estiment que les étrangers sans papiers qui arrivent aux frontières de l’Allemagne doivent être rejetés. Début 2017, à la suite de ce courant de l’opinion publique, le gouvernement allemand a réformé la loi sur les étrangers, de sorte que l’une des principales nouveautés a été la création d’un “Centre fédéral de soutien au retour” géré par l’Etat central, une demande du ministre de l’Intérieur de l’époque, Thomas de Maizière, face à l’attitude très différente des Etats fédérés. La réforme permet aux services étrangers d’accéder à la mémoire des téléphones portables des demandeurs d’asile comme moyen d’identification lorsqu’ils ne présentent pas de papiers et de centres de détention près des aéroports où les personnes concernées attendent “le temps nécessaire” pour être expulsées. par an pour financer le voyage de retour et même la réintégration dans le pays d’origine.

La principale destination de ces ressortissants étrangers était l’Italie, selon les chiffres officiels, bien que les demandeurs d’asile soient aussi souvent expulsés vers l’Espagne ou la Grèce. Ces expulsions forcées ont cessé d’être appliquées depuis l’éclatement de la crise des réfugiés en 2015 et ont été réactivées plus récemment dans le but de soustraire le plus grand nombre possible d’étrangers au système de protection sociale, objectif qui, il faut le dire, avait déjà été fixé avant la crise des réfugiés, notamment à la suite de la crise financière et afin de mettre des obstacles au grand nombre de migrants européens qui arrivent en Allemagne. Fin 2014, l’Allemagne a modifié une loi sur l’immigration appelée “Loi sur la libre circulation des citoyens de l’Union européenne”. Les ressortissants étrangers qui sont sans emploi depuis plus de six mois et qui perçoivent des prestations sociales, même s’ils appartiennent à l’UE, peuvent désormais être expulsés.

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La réforme a été promue par les deux partis au pouvoir de la grande coalition (CDU et SPD) et a été vendue à l’opinion publique comme une réponse au soi-disant “tourisme social” et comme une mesure spécialement destinée aux Roumains et aux Bulgares, dont l’entrée massive dans le système social allemand a augmenté de 414,5% entre 2012 et 2014 du fait de l’arrivée des personnes de ces deux pays, mais qui a finalement touché de nombreux espagnols. L’avocat Lutz Achenbach, qui s’occupe souvent de ce type de cas, explique que “la seule façon d’éviter l’expulsion est de prouver qu’ils ont un emploi ou qu’ils ont les moyens financiers de survivre en Allemagne sans devoir demander de prestations sociales” et précise que dans le cas des citoyens européens “parfois ils ne partent pas, mais ils perdent les prestations sociales qu’ils recevaient”.

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