Décès du chanteur Christophe : retour sur sa carrière

La chanson française a perdu jeudi 16 avril l’un de ses dandys. Christophe est décédé des suites « d’un emphysème ».

Décès de Christophe

L’ex-yéyé a donc succombé à une maladie chronique des bronches, et non du Coronavirus. Il avait été hospitalisé dans un hôpital parisien le 26 mars pour détresse respiratoire. Le 10 avril, sa femme, dont il était séparé depuis 40 ans, avait précisé qu’il avait été transféré à Brest. Christophe était alors placé sous sédation profonde et intubé.

Retour sur sa carrière

De son vrai nom Daniel Bevilacqua, il fonde son premier groupe au début des années 60 : Danny Baby et les Hooligans. Il enregistre sa première chanson, « Reviens Sophie« , mais c’est un flop.

Nouvelle tentative en 1965. Il crie « Aline » pour qu’elle revienne. Cette fois c’est un énorme succès et ça devient l’un des premiers slow de l’été. Il dépasse le million d’exemplaires vendus.

Il rencontre alors un jeune parolier, encore peu connu : Jean-Michel Jarre. A eux deux, ils signent en 1973 et 1974 les albums « Les paradis perdus » et « Les mots bleus« . Le titre éponyme lui permet de renouer avec le public et devient l’une de ses plus célèbres chansons.

C’est aussi avec Jean-Michel Jarre que Christophe découvre le synthétiseur, qui deviendra pour lui une véritable passion. En 1996, il signe « Bevilacqua ».

A la fin des années 70, Christophe a désormais trouvé son style : à la fois dandy crooner et expérimentations instrumentales.

En 1978, il signe ce qui reste comme son plus grand disque selon la critique : « Le beau bizarre« . Encensé par la profession, cet album pop-rock est même placé parmi les 100 meilleurs albums de l’histoire du rock’n roll par le journal Libération.

En 1975, il délaisse la scène. Il ne retournera devant son public que 27 ans plus tard, en 2002. Pour la sortie de l’album « Comm’ si la terre penchait« , il propose un spectacle mêlant la musique, chorégraphies signées Marie-Claude Pietragalla et magie. 

Nouvel énorme succès en 1983 avec la chanson « Succès fou« . Il sort ensuite plusieurs albums, avec un rythme moins soutenu : « Comme si la terre penchait » en 2001, « Aimer ce que nous sommes » en 2008, et « Paradis retrouvé » en 2013.

En 2016, il retrouve son ami Jean-Michel Jarre pour « Les vestiges du chaos« .

En 2019, ils sort deux albums de duo : « Christophe etc.. » volume 1 et 2. Il y reprend ses plus grandes chansons avec toutes les générations : Etienne Daho, Camille, Arno, Laetitia Casta ou encore Jeanne Added. Pour réinterpréter « Aline », peu de candidats. Christophe voulait un homme, c’est finalement Philippe Katherine qui relèvera le défi.

Il travaillait sur « un nouvel album original, 10 chansons, pas plus, qui a bien démarré aussi ».

Ses chansons au cinéma

Christophe n’a pas beaucoup travaillé pour le 7e art. En 1967, il signe la bande originale de « La route de Salina« , de Georges Lautner. On a aussi pu entendre ses chansons les plus connues dans « Les Mots bleus » d’Alain Corneau en 2004.

On le voit, en 2006, faire une très courte apparition dans le film de Xavier Giannoli, « Quand j’étais chanteur« , avec entre autres Gérard Depardieu et Cécile de France. D’ailleurs, sa chanson Les Paradis perdus s’imposera très vite comme la chanson-titre de cette romance cinématographique moderne.

Autre apparition sur grand écran en 2014 dans « Fils de », de HPG. Il avait aussi composé la bande originale. Nouvelle collaboration en 2014 dans « Arrête ou je continue » et en 2015 dans « Par accident« .

Enfin en 2019, il joue un des personnages du film « Jeanne » de Bruno Dumont, film pour lequel il a aussi composé et interprété la bande originale.