Cuba relègue la visite de Sánchez à l’arrière-plan : à la télévision après la météo et sur la page intérieure de “Granma”.

Malgré le fait que Pedro Sánchez ait décrit son récent voyage à Cuba comme “historique”, le régime de l’île l’a relégué à une deuxième place ces jours-ci, sans un grand déploiement institutionnel et avec un espace discret dans les médias officiels.

Qu’est ce qui se déroule à la Havane ?

A son arrivée à La Havane, le président du gouvernement espagnol et le reste de la délégation espagnole ont été reçus à l’aéroport José Martí par le vice-ministre des Affaires étrangères, Rogelio Sierra.

Il faut souligner qu’il s’agissait d’un voyage officiel et non d’une visite officielle, qui ne peut être effectuée que par un chef d’État, dans le cas du roi d’Espagne. En ce sens, lorsque Barack Obama s’est rendu sur l’île en 2016 en tant que président des États-Unis, et donc chef d’État de son pays, il a été reçu par le chancelier (ministre des affaires étrangères), Bruno Rodriguez.

En ce qui concerne les voyages officiels comparables à celui de Sanchez, l’accueil que le régime a donné aux premiers ministres des autres pays varie selon l’importance accordée à eux. Ainsi, lorsque Matteo Renzi s’est rendu sur l’île en tant que chef du gouvernement italien en 2015, c’est aussi le vice-ministre Sierra qui l’a accueilli au pied de l’avion. D’autre part, lors des visites officielles à Cuba en 2016 du premier ministre de la Chine, Li Keqiang, et du chef du gouvernement canadien, Justin Trudeau, qui les a reçus, Miguel Díaz-Canel, alors premier vice-président des Conseils d’État et ministres, maintenant président de Cuba.

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D’autre part, le voyage de Sánchez ne fait plus les gros titres d’actualité de ces jours à la télévision cubaine. Le portail cubain 14ymedio souligne : “Bien que la nouvelle de l’arrivée du président ait fait la une des journaux du soir, dans le premier résumé informatif du vendredi, la présence de Sanchez a dû attendre que des nouvelles soient diffusées sur la réforme constitutionnelle, le retour des médecins cubains du Brésil et le rapport météorologique. Selon ces médias indépendants, “dans la grammaire communicative officielle étudiée, tout semble destiné à détourner l’attention de l’importance de la visite”.

Nor pour “Granma”, le journal officiel du Parti communiste de Cuba (PCC), le passage du président du gouvernement espagnol dans le pays est la question prioritaire. Vendredi et samedi, le déploiement du deuxième anniversaire de la mort de Fidel Castro, le 25 novembre, et l’arrivée sur l’île de médecins cubains de retour du Brésil ont éclipsé la présence de Pedro Sánchez, ce qui a été annoncé sur son site Internet.

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Ce samedi, la visite n’a pas fait la une de l’édition imprimée du journal, monopolisée par la question des médecins rapatriés après les critiques du président élu du Brésil, Jair Bolsonaro, sur le programme pour lequel ils pratiquaient dans le pays sud américain. Sur la photo en première page apparaît Raúl Castro, qui en tant que premier secrétaire du Comité Central du PCC continue de marquer le passage de la politique du régime, reçoit au pied des marches de l’avion deux cents galenos, sous le titre : “L’étreinte de Raúl envers les héros qui reviennent”.

Pour trouver les informations sur le voyage de Sánchez, il faut aller à la deuxième page, où il y a deux nouvelles consacrées à ce sujet, l’une intitulée “Expression des liens historiques et croissants” et l’autre “Cuba et l’Espagne parient sur des échanges bilatéraux plus dynamiques”. Aucune photo du président du gouvernement espagnol n’est visible, juste une image du président du général Antonio Maceo, l’un des héros cubains dans la lutte pour l’indépendance de l’Espagne, que Sánchez a remis à l’historien Eusebio Leal.

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